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Psychologie et Ethique médicales - Infections sexuellement transmissibles en Afrique subsaharienne et la prévention

Préparation d’un document de travail du projet de la GFMER au Bénin

« Recherche Action en Santé reproductive et changement de comportements »

Evelyne Chevalier - Consultante
Jean-Gilles Boula - Psychologue - Philosophe Chargé de recherche
Nathalie Recordon - Psychologue

1. Pourquoi ce projet ?

A. La santé reproductive de la femme :

  • domaine croisant les IST/VIH/SIDA et la psychologie du changement de comportements sociétaux,
  • thème commun aux formations GFMER de médecins et professionnels soignants africains en poste dans leurs pays.

B. Ces soignants formés à la GFMER - savent les effets du SIDA dans leurs cadre de travail et communautés d’appartenance (religieuses, villageoises, etc), - mais ne sont pas formés à communiquer dans ce domaine, donc ne peuvent agir dans la réponse nationale au SIDA au delà de leurs compétences techniques.

C. Les femmes/jeunes filles, premières victimes de la pandémie en Afrique Subsaharienne, constituent un échantillon de population vulnérable au VIH/SIDA, tout comme l’est également le personnel soignant, du fait des actes médicaux posés dans un contexte à prévalence VIH.

D. Parmi ces pays, le Bénin connaît une prévalence VIH inférieure à 5% dans la population générale, la démocratie et la bonne gouvernance, circonstances exceptionnelles faisant du pays un cadre d'investissement propice à la recherche-action.

E. Le projet GFMER "Traitement des fistules obstétricales" à l’Hôpital de Tanguiéta dont le Docteur Rochat est responsable est devenu une structure pérenne de référence nationale en santé reproductive (et en voie de devenir l’un des pôles majeurs de la sous-région). Des infirmiers/ières, des sage-femmes, des aide-soignant(e)s y exercent en permanence et constituent les personnels cibles du projet de formation comme professionnels ressources. Des jeunes femmes/filles viennent de tout le pays à Tanguéita ( du Togo et du Burkina Faso aussi) pour retrouver une vie quasi-normale après des suites d’accouchements catastrophiques, elles seront nos futures "personnes à la base" références.

F. Auprès de ces deux cibles sera mesurable à terme un changement de comportements, documentant de nouvelles approches des rapports hommes-femmes, soignants-soignés, personnes vivant avec le VIH–communautés d’appartenance.

G. Le soutien du « Projet Corridor Abidjan-Lagos » (Banque Mondiale / ONUSIDA) au Bénin est source d'activités éducatives en prévention IST/VIH/SIDA pour les cibles spécifiques : prostituées, transporteurs, commerçants transfrontaliers, migrants, voyageurs. Des ONGs y mènent des campagnes de sensibilisation, s'appuyant sur des pairs éducateurs. De plus, le Bénin a la chance d’avoir une ONG de PVVS active depuis quelques années. Sur ces acteurs de la Réponse nationale, on capitalisera en approfondissant leurs pratiques sur les axes de recherche du Projet GFMER. H. S’agissant de sexualité, les interventions dans ce projet portent également sur la population masculine (adolescents et hommes adultes).

2. Que vise ce projet ?

En général, à documenter un processus de changement de comportements, en milieux jeunes et adultes dans la sexualité, les aspects genre, l’approche des soins, changement issu de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté (activités génératrices de revenus). Plus spécifiquement, à aboutir à ce que :

  • des jeunes filles/hommes de milieux ruraux / périurbains défavorisés adoptent la sexualité sans risque IST/VIH (abstinence)
  • des femmes adultes du secteur informel acceptent le port du préservatif et le négocient avec leurs partenaires
  • des hommes adultes en milieu de travail dialoguent avec des femmes sur le dépistage VIH et fidélité d. le personnel soignant apporte aux soignés une écoute et un soutien

3. Comment ce projet procèdera-t-il ?

Sur 3 sites d’intervention : Nord/Tanguiéta, Centre/Parakou, Sud/Cotonou Selon 4 axes en éducation par les pair(e)s :

  • de soignants (Hôpital Tanguiéta, Facultés de Médecine à Parakou et Cotonou)
  • de jeunes villageois(e)s (soignées à Tanguiéta et artisans, prostituées et aide-transporteurs à Cotonou) Ø de femmes du secteur informel dans les 3 villes (petit commerce et artisanat)
  • d’hommes en groupes religieux, en coopératives rurales

Pour produire au final :

  • Sur chaque site, 50 JF (jeunes filles) paires éducatrices, 50 JG (jeunes garçons) pairs éducateurs, 30 F (femmes) paires éducatrices, 30 H (hommes) pairs éducateurs
  • Et chaque pair(e)-éducateur/trice pouvant éduquer 10 pairs régulièrement, au total sur les 3 sites : 150 JFilles PE éduquant 10 JF pairs, soit 1 500 JF id JH/Garçons PE et 1 500 JHommes 90 Femmes PE éduquant 10 F pairs, soit 90 x 10 = 900 F id Hommes PE et 900 Hommes

4. Un Projet planifié sur 5 ans

4.1. identification des partenaires (3 mois), lancement (3 mois), formation des pairs-éducateurs/trices (6 mois)

4.2. application de la formation aux pairs par les pairs-éducateurs/trices début des activités génératrices de revenus des jeunes pairs éducateurs/trices

4.3. recyclage des pair(e)s-éducateurs / trices, application aux pairs, début du Projet 2ème pays 3. suivi terrain des pairs et pair(e)s-éducateurs / trices, témoignage visuels et écrits des indices de changement de comportements, précision des indicateurs de changements comportementaux

4.4. recyclage des pair(e)s-éducateurs / trices, application aux pairs, évaluation avant retrait du Projet et début du Projet 3ème pays

4.5. Des Activités génératrices de revenus dans ce projet, de quoi s'agit-il ?

  • cela constitue le facteur déterminant pour fidéliser les pairs éducateurs et surtout les paires éducatrices
  • la production artisanale est liée avec le commerce équitable à l’exportation
  • il s'agit d'aider les jeunes à créer à partir des matériaux de récupération
  • les revenus sont associés en groupe de production ou de commercialisation
  • une allocation de démarrage est versée, puis le transport / écoulement des produits est assuré

NB : Le détail de ce projet dans sa partie opérationnelle sera consultable sur le site après maints avis, consultations et vérifications de la faisabilité sur le terrain.