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Les fistules obstétricales : détresse des femmes, campagne de prévention et de traitement à l’hôpital Saint-Jean de Dieu à Tanguiéta - Bénin

Charles-Henry Rochat

Les fistules obstétricales : détresse des femmes, campagne de prévention et de traitement à l’hôpital Saint-Jean de Dieu à Tanguiéta - Bénin

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) estime à plusieurs millions les cas de fistules obstétricales à travers le monde, dont 50 000 à 100 000 chaque année en Afrique sub-saharienne.
Extrêmement handicapant pour un nombre très élevé de femmes en Afrique sub-saharienne, le syndrome de fistule obstétricale revêt un caractère d’urgence sanitaire dans ces contrées : incontinence urinaire, stigmatisation, isolement total du reste de la société sont les tristes conséquences, véritable calvaire, que subissent ces femmes au point qu’une des jeunes femmes opérées par le Dr. Rochat s’était livrée ainsi : « C’est le denier recours, je ne suis pas estimée par la société, l’affection de ma famille a disparu ; si l’opération échoue, je ne peux plus vivre…., je préférerai me suicider ». C’est dire le drame que vivent socialement ces femmes souffrant de fistules obstétricales . Abandonnées par les maris, les familles, le désespoir est tel que certaines d’entre elles pensent à se suicider si rien ne vient mettre un terme à leur souffrance physique et psychologique.

Au Bénin, l’unique espoir, pour la plupart, repose sur la venue du Dr. C-H. Rochat, Urologue à Genève qui, à l’Hôpital St-Jean de Dieu de Tanguiéta au nord du Bénin, depuis une dizaine d’années, consacre 15 jours par an de ses vacances, pour pratiquer des interventions chirurgicales à la technique maîtrisée, éprouvée, et venir en aide à ces femmes.

Tanguiéta  Tanguiéta Tanguiéta

Outre ces opérations devenues indispensables, le Dr. Rochat forme des médecins béninois qui assurent le suivi des interventions chirurgicales en son absence, et travaille d’arrache-pied à la prévention de cette maladie dont l’ampleur est si grande qu’elle exige la formation de professionnels locaux (sages-femmes, matrones…etc.) pour une efficacité qui ne cesse d’augmenter.
Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) avec ses partenaires, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Fondation Genevoise pour la Formation et la Recherche Médicales (GFMER) dont le Dr. Rochat est membre du Conseil d’Administration, et son président, le Professeur Aldo Campana, ont décidé de lancer une campagne pour la prévention et le traitement des fistules obstétricales, et de promouvoir par là même la création d’un pôle d’excellence de pratique et de formation chirurgicales au Bénin pour toute la région d’Afrique francophone.

Tanguiéta Tanguiéta Tanguiéta

Ce projet s’organise dans le cadre de l’engagement du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), de l’OMS, et de la Fondation Genevoise pour la Formation et la Recherche Médicales pour la santé reproductive dont les buts sont :

  • d’alerter les communautés des pays où le problème de fistules obstétricales se pose avec beaucoup d’acuité sur les dangers des mariages précoces, ainsi que l’importance du traitement chirurgical et de la prévention médicale devant le risque de complications pendant la grossesse,

  • de préconiser la prise en charge obstétricale dans les situations d’urgence de toutes les femmes qui la nécessitent,

  • d’augmenter les capacités de l’hôpital de Tanguiéta au Bénin, pour les interventions chirurgicales des fistules obstétricales,

  • de former des équipes médicales spécialisées,

  • de trouver des fonds afin de subventionner les interventions pratiquées et le transport des patients vers le centre hospitalier St-Jean de Dieu de Tanguiéta dans le traitement des fistules obstétricales,

  • de sensibiliser les populations sur la maladie, ses conséquences, sa prévention et son traitement,

  • d’établir des partenariats avec les autorités gouvernementales locales et la faculté de médecine de Cotounou et de la nouvelle faculté de médecine du nord du Bénin.

Le projet que la GFMER essaie de promouvoir avec la collaboration d’autres organismes de formation, nécessite la collaboration d’autres volontés publiques et privées pour sa réussite. L’aide au développement passe concrètement par ce genre d’initiative que conduit le Dr. Rochat à Tanguiéta au Bénin, et par le souci de formation de spécialistes africains pour prendre le relais, souci que la Fondation Genevoise pour la Formation et la Recherche Médicales fait sien et dont elle cherche les moyens matériels et financiers de réalisation.

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Texte rédigé par Jean-Gilles Boula