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Julien Nigue Koudy - Les fistules obstétricales

Les fistules obstétricales - Redonner espoir

Julien Nigue Koudy

Mais la fistule obstétricale n’est pas une fatalité inéluctable. Elle est évitable et guérissable.

Activités et collaborations internationales de la GFMER

Redonner Espoir

De toute évidence, après l’opération et la guérison, les femmes ayant souffert de la maladie recommencent une vie normale et peuvent avoir d’autres enfants si, elles le désirent. Mais nombreuses sont celles qui ont recours à des soutiens psychologique, économique ou social pour se libérer totalement du traumatisme vécu pendant des années d’isolement et d’abandon. Aussi celles qui souffrent ou qui ont souffert de fistules complexes doivent suivre une thérapie physique et des soins médicaux à long terme.

Le processus de traitement de la fistule est une action complexe et ne consiste pas à une réparation des lésions tissulaires seulement. Il nécessite également des cours de formation professionnelle, des activités de sensibilisation des communautés, des micros financements et des foyers d’hébergement.

Ce que fait la campagne pour redonner l’espoir

Le facteur essentiel qui redonne espoir aux femmes atteintes de la fistule consiste en une rupture de silence qui voile cette affection et lutter contre l’avilissement qui y est entaché.

Les résultats des campagnes au niveau international

En 2003, l'UNFPA et ses partenaires (dont la GFMER) ont lancé la toute première Campagne mondiale pour éradiquer les fistules. Cette opération a axé son intervention sur trois points suivants :

  • Prévenir la fistule.
  • Traiter les femmes qui en sont porteuses.
  • Fournir un soutien après le traitement chirurgical.

La campagne couvre aujourd'hui plus de 30 pays d'Afrique subsaharienne, d'Asie du Sud et la région des Etats arabes. Dans chaque pays, elle se déroule en trois phases :

  • Dans un premier temps, on détermine l'ampleur du problème et les ressources disponibles pour traiter la maladie.
  • Dans un deuxième temps, chaque pays élabore une stratégie nationale et établit des partenariats pour s'attaquer au problème.
  • Dans un troisième temps enfin, les activités de prévention et de traitement de la maladie démarrent, soutenues d'efforts visant à la réinsertion des femmes dans leur communauté une fois qu'elles sont guéries.

Ainsi en matière de prévention au plan international :

  • Au Pakistan, l'UNFPA oeuvre avec le programme gouvernemental de formation des sages-femmes , Women's Health Project au niveau communautaire, dans 20 districts.
  • Au Sénégal, un projet pilote a formé près de 90 travailleurs médicaux aux soins obstétriques de base dans deux provinces rurales, et a impliqué des dirigeants religieux au plaidoyer en faveur de la maternité sans risque.
  • La mortalité et la morbidité maternelles s'accroissent dans les situations d'urgence. Au Soudan, la situation au Darfour, a mobilisé des efforts considérables, avec des dons de fournitures de soins obstétriqaux d'urgence à six hôpitaux ruraux et formés des accoucheuses à l'identification des urgences et à l'aiguillage des patientes.

Pour la réinsertion et l'espoir

  • Au Tchad, des centaines de femmes ont bénéficié de micro financements après leurs opérations et guérisons et ont reçu une formation professionnelle au niveau local dans une coopérative qui génère des revenus.
  • Au Niger, après guérison, les patientes reçoivent une formation à diverses activités qui génèrent des revenus, et des fonds de lancement pour réaliser des micro entreprises. Des équipes de soutien, composées d'assistantes médicales et sociales plaident pour réinsertion et leur progrès dans leurs entreprises.

Sources UNFPA

Cependant, au vu de ces efforts au niveau international, beaucoup reste encore à faire, notamment dans les régions reculées des pays d'Afrique. Dans les villages, les hameaux, ou les voies de communications et de télécommunications font la plupart du temps défaut. Dans ces endroits, ou il faut parcourir des dizaines de kilomètres à pieds pour aller chercher ces femmes atteintes et les sensibiliser aux dangers de cette maladie. Là bas le pari est grand et le risque énorme qui expliquent les actions des ONG, des associations et des fondations comme la Fondation Genevoise pour la Formation et la Recherche Médicales, la GFMER.

La GFMER et ses actions

Tanguieta, le modèle, ses opportunités

Depuis 1996, une vingtaine de mission de réparation de fistules obstétricales ont été organisées à l'hôpital de Tanguiéta, au nord du Bénin qui donné naissance à un centre de référence qui aborde le problème de la fistule sur trois axes principaux :

  • Le traitement avec des structures d'accueil et des réseaux de recrutements des patientes.
  • La formation avec l'organisation de stages et des conventions avec les facultés de médecine.
  • La prévention avec le développement des soins obstétricaux d'urgence ainsi que des campagnes de sensibilisation et d'éducation.