☰ Menu

Centre Hospitalo-Universitaire de Kamenge (CHUK)
Convention de coopération entre la FGFRM et l’Université du Burundi

Santé au Burundi

Dr. Salvator Harerimana

Gynéco-obstétricien

CHU de Kamenge, Bujumbura - Burundi

1. INTRODUCTION

Situé en Afrique Centrale, le BURUNDI est un petit pays qui couvre une superficie de 27.834 km2. Bordé au Nord par le Rwanda, à l’Ouest par la République Démocratique du Congo(RDC), à l’Est et au Sud par la Tanzanie, le Burundi constitue un trait d’union entre l’Afrique Centrale ,Orientale et Australe .

Le BURUNDI jouit d’un climat tropical tempéré par le relief. La moyenne annuelle des températures varie entre 15°C et 25°C et subit une forte influence de l’altitude. Les moyennes les plus élevées sont observées dans la plaine de l’Imbo (Ouest du Burundi). Le climat du Burundi lui permet de disposer d’une faune et d’une flore riches et variées.

Le relief du Burundi est marqué par une altitude qui varie entre 774m, correspondant au niveau du lac Tanganyika et 2670m, point culminant du mont Heha. Ces différences d’altitude permettent au pays d’avoir des paysages très variés avec une multitude de collines qui forment les plateaux centraux du pays.

Le BURUNDI appartient également à deux grands bassins à savoir le bassin du fleuve Congo et celui du Nil. Les rivières situées à l’ouest de la crête Congo-Nil qui sépare les deux bassins se jettent dans le lac Tanganyika (deuxième lac le plus profond après le lac Baïkal). Les eaux collectées à l’Est de cette crête sont cheminées vers le lac Victoria et alimente par conséquent le fleuve Nil, raison pour la quelle on dit que la source la plus méridionale du Nil se trouve au BURUNDI.

2. POLITIQUE

Avant d’être placé sous la colonisation allemande en 1890, le Burundi a été pendant quatre siècles soumis à un régime Royal depuis la fondation du royaume du Burundi au 15ème siècle. A cet époque, le Roi régnait en chef absolu sur ses sujets, disposant du droit de vie et de mort sur tout le monde. Tous les Burundais vivaient également en parfaite harmonie sans clivages ethniques, claniques ou régionaux. Plus tard, après la colonisation allemande, le Burundi passant au début du 20ème siècle sous tutelle belge qui le conduisit à l’indépendance le 01/07/1962. Après cette période, le Burundi entra dans une histoire qui l’a plongé dans une série de crises à caractère ethnique opposant les Hutu et les Tutsi : 1965-1972-1988-1993.Ces crises ont engendré la mort, l’exil ou le déplacement de centaines de milliers de personnes. Depuis 1993 et jusqu’ à ce jour le Burundi vit une crise politico-ethnique sans précédent à conséquences socio-économiques épouvantables.

Alors que les Twa, les Hutu et les Tutsi ont depuis la nuit des temps vécu en parfaite symbiose ethnique, la question ethnique fait actuellement l’objet de considération politique.

3. ECONOMIE

L’économie du Burundi repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage dont dépendent 90% de la population vivant en milieu rural. C’est de cette économie typiquement rurale que le pays tire 80% de ses recettes d’exportation par la vente des cultures de rentes principalement le café secondé par le thé et le coton. Alors que plus de 90% de la population vit de l’agriculture, la crise qui a éclaté en 1993,a entraîné un déplacement massif de populations et une forte réduction de la production. L’embargo imposé au pays en 1996 a empiré les conditions de vie de la population, déjà jugées de précaires. Entre 1993 et 1999 (levée de l’embargo), la situation s’est dégradée jusqu’à atteindre les niveaux les plus bas que le pays ait connu. Cette situation est caractérisée par : une inflation sans cesse galopante(de 4% au début de la crise à 21% en 1999), un taux d’investissement qui est tombé de 18% à 6%, des dépenses courantes sont passées de 15 à 19% du PIB entre 1992 et 1999,induisant d’importants déficits primaires. Le BURUNDI est compté depuis plusieurs années parmi les pays les plus pauvres du monde. Le rapport national de développement humain du Burundi indique qu’au delà de l’insuffisance des revenus (salaires non indexés au coût de la vie, chômage), les Burundais connaissent une autre forme de pauvreté due à la non satisfaction des besoins minima et élémentaires de santé, d’éducation de base et des services d’adduction en eau potable . Dans l’ensemble les causes de la pauvreté sont structurelles mais aussi conjoncturelles. Les causes structurelles sont la croissance insuffisante de la production face à une population galopante, la structure archaïque de la production, les faibles taux de scolarisation et d’alphabétisation et l’insuffisance des infrastructures sociales. Par contre, les causes conjoncturelles sont liées à la crise et ses conséquences ainsi qu’à l’embargo qui a détérioré la viabilité économique sans oublier le SIDA et ses effets dévastateurs.

4.SOCIO-SANITAIRE.

Au niveau social, la population a vu ces dernières années son niveau de paupérisation prendre une ampleur sans précédent. La crise a conduit au déplacement d’une frange importante de la population Burundaise. En fonction de la dégradation des conditions de vie de ces nouveaux nés de la crise , l’aide au développement a été vite orientée vers l’aide humanitaire composée en grade partie de l’aide alimentaire d’urgence. Vivant de l’aide alimentaire humanitaire, concentrées dans des camps de déplacés, sans habit ni abri ni alimentation suffisante, ces personnes sont la cible privilégiée de la maladie et à d’autres intempéries liées à la promiscuité : le SIDA, IST, violences sexuelles... Dans tout cela on remarque une grande vulnérabilité de la femme et de l’enfant et une détérioration des indicateurs de couverture sanitaire. La malnutrition chez les enfants de moins de 5ans est passé de 6% à 20%. L’espérance de vie est actuellement estimée entre 40et 45ans. Taux de mortalité : 16,36‰, taux de mortalité infantile : 70,74‰ ; taux de natalité : 40,13‰ ; Taux de croissance de la population :2,38% ; Taux de fécondité :6 enfant /femme ; Taux de mortalité maternelle : 700/100000 naissances vivantes. La séroprévalence globale est de 3,2% à partir de 12ans .Elle est comprise entre 16 et 20% chez la femme enceinte. De quoi être préoccupé de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant par une politique de la SANTE DE LA REPRODUCTION.

Liens